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La Couleur


Oiseau sortant de son nid
Francine Labelle, COINCÉ, acrylique sur toile, 51 cm x 60 cm


« La couleur est par excellence la partie de l’art qui détient le don magique. Alors que le sujet, la forme, la ligne s’adressent d’abord à la pensée, la couleur n’a aucun sens pour l’intelligence, mais elle a tous les pouvoirs sur la sensibilité ».     Eugène Delacroix, Journal


Deux interdits de l’art dit « contemporain », autrement appelé au Québec l’art « actuel » ou

« conceptuel » m’attristent profondément, à la fois comme artiste et comme citoyenne puisque ce sont nos taxes qui paient cet art public.

On a évacué dans cet art indigeste deux perceptions essentielles pour goûter le plaisir de voir, et ce, autant dans les places publiques que dans les musées :

– la richesse et la complexité de la couleur

– la perception infinie et imprévisible de l’espace dit « négatif ».


La puissance poétique et la tonicité qui propulsent l’artiste et le spectateur vers un espace intérieur stimulant sont ainsi évacuées devant des œuvres tristement laborieuses et ennuyeuses.

Pourquoi ? Parce qu’en art « conceptuel » tout doit être prévu et calculé à l’avance !

Si l’art est un langage, il n’y a aucun besoin d’un texte pour le justifier : il parle de soi-même.

Ou alors si ça ne dit rien sans le texte dont il n’est que l’illustration, alors il est mort, ce n’est pas un langage, ce n’est pas de l’art.


Je prends donc position dans ce débat actuel.

Je suis peintre, coloriste et je dessine avec grand plaisir en travaillant à temps plein dans la perception de l’espace dit « négatif » que nous appelons à l’atelier « la forme d’à côté ». Ce qui fait que cette perception qui fait surgir à l’infini de nouvelles formes imprévisibles et de nouvelles nuances de couleurs, nous donne un regard sur la réalité évidemment imprévisible, parce qu’il voit surgir à l’improviste ce qu’il « n’avait pas vu venir »…

C’est donc du « définitif pour l’instant »…

Un peu insécurisant soit, parce qu’on ne sait jamais d’avance ce qui va sortir, comme la vie, mais aussi terriblement excitant parce qu’une solution imprévue surgit toujours pour qui sait soutenir l’attention avec sérénité, sachant que « à côté » apparaîtra la porte de sortie, celle qu’on ne pouvait pas prévoir… et qui nous amènera… ailleurs ! Comme dans une bonne pièce de théâtre ou un bon roman…

Ceci est la clé de tout processus de création, autant en science qu’en art, autant en théâtre qu’en musique et c’est extrêmement politique puisque nous sommes à un moment critique de l’histoire de la planète.

La solution de la survie apparaîtra dans les replis cachés de nos savoirs et de nos intuitions, hors de portée des puissances qui tirent profit de cet aveuglement qui se met un carcan… pour ne pas voir « à côté ».


Qu’en dites-vous ?

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