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  • Photo du rédacteurAtelier Labelle Durand

LA question est pour tout artiste : « Pourquoi est-ce que je fais ce que je fais ? »

Dernière mise à jour : 25 juil.



Francine Labelle peint dans l'atelier

Et la réponse change au fil des jours, selon l’humeur…

À 78 ans, je me pose encore la question : pourquoi est-ce que je peins encore quand ça

m’effraie encore autant que ça me fascine ?

Pourquoi est-ce que je peins ?

Parce que… ! Comme disent les enfants.

Oui, parce que je ne peux plus m’en passer…

Parce que ça me fait flyer ben raide en « ondes alpha »! (Voir Betty Edwards, Dessiner grâce

au cerveau droit »

Et je sais que la peinture ne m’abandonnera jamais tant que moi, je ne l’abandonnerai pas.

Voilà.

Par mon expérience d’artiste et de prof depuis plus de quarante ans, je désire partager avec

vous cette aventure créatrice qui demande, oui bien sûr, un peu de connaissances - que je

désire vous partager - mais aussi et surtout un désir d’aventure pour, à chaque fois, être curieux

de voir ce qui va sortir aujourd’hui et que je n’ai pas vu venir…et que ça me prendra quelques

jours ou quelques mois avant d’en saisir tout l’intérêt… parce que quand on vient de terminer,

on ne voit plus rien ! 

Et c’est là que réside le piège, le danger: c’est alors qu’on se décourage et qu’on arrête: on

n’aime pas ce qu’on a fait !

Jean Goguen disait « Ça prend plus de connaissances visuelles pour voir ce qui marche dans

un tableau que ce qui ne marche pas. Et c’est là où on regarde, qu’on s’en va. »

La clé est donc d’apprendre à « suspendre son jugement ». C’est quand on se juge qu’on se

décourage…

Je vous guide à dépasser le jugement assassin, à prendre du recul, à voir « ce qui marche » et

à comprendre pourquoi ça marche !

Et alors tranquillement ce qui ne marche pas apparaît…Et la question est alors: pourquoi ça ne

marche pas ? Et mon boulot est de vous le faire comprendre pour que vous puissiez vous

dépanner tout seul quand vous ne serez pas à l’atelier.

Et généralement le sourire revient. « OK ! Là je sais quoi faire ! »

Personne ne voit comme vous voyez… Vous êtes unique et c’est là l’intérêt. Quand vous

exposez, vous amenez la personne qui regarde votre tableau en voyage, en pays étranger.

C’est un voyage sur les traces de votre propre voyage !

Ce sont les traces de moments de perception qui se liront sur votre tableau ou votre dessin…

Et dans l’aventure, vous ne vous ennuierez plus jamais. Votre œil n’aura plus envie de

reprendre les chemins les plus fréquentés…C’est l’excitation de la découverte qui le stimule et

vous allez prendre intérêt à le suivre audacieusement dans ses folies.

Pour l’œil, l’ennui, c’est mortel.

Pour vous aussi…

C’est en lisant Betty Edwards, « Dessiner grâce au lobe droit du cerveau » que j’ai compris !

La perception de ce qu’elle appelle l’espace négatif : la forme d’à côté, qui vous amène « à

côté » de ce que vous pensiez vouloir faire et alors, vous vous faites prendre. Et tout devient

abstrait et donc facile… et jamais répétitif. C’est votre oeil qui décide ce qui ‘intéresse, lui.

Et si je veux faire de l’imaginaire, les « idées », je les prends où ?

Pour nourrir l’imaginaire, il n’y a rien comme le dessin d’observation pour l’y préparer…


Et vous verrez qu’ensuite, en laissant votre main improviser en imaginaire, vous tomberez en

« rêve éveillé », en onde alpha, et votre main vous guidera vers des formes ravissantes que

vous n’avez pas vues venir…. exactement comme quand on rêve et qu’on ne sait pas avant de

dormir à quoi on pourrait bien rêver et pourtant, le rêve se construit, rigoureux et fantaisiste…à

partir d’images vues en état de veille…et je suis tout ébahie en me réveillant.

C’est la perception de l’espace dit « négatif », qui vous apprendra à vous faire confiance en

dessinant ou peignant d’observation, et qui va nourrir votre imaginaire de formes qui l’excitent et

qui vous « parlent ».

Et alors le plaisir de voir vous appartiendra, même quand vous ne peindrez pas ! Vous verrez !

Et alors, vous verrez comme vous n’avez jamais vu !

Rappelez-vous. L’œil s’organise pour ne pas s’ennuyer à moins qu’on ne l’y oblige !

L’œil chemine toujours vers ce qui l’intéresse, lui. Votre œil est curieux de nature. En prendre

conscience, ça s’appelle VOIR.

En dessinant, votre œil ralentit et se met à se faire prendre dans des formes en trois

dimensions auxquelles il n’avait jamais fait attention et plus vous dessinerez, plus il en verra !

Plus elles surgiront devant lui dans l’espace.

Et votre crayon ou votre pinceau fera son chemin dans cet inconnu sur une surface en à-plat,

votre papier. Et puisqu’il ne peut en dessiner qu’une à la fois, il ne peut les reproduire toutes ! Et

alors au lieu de se « soumettre à essayer de toutes les reproduire », il décidera de poursuivre

son chemin là où ça l’intéresse maintenant.

Comme on fait quand on se promène: on se crée un sentier avec nos pieds…

Et comme votre œil voit large, il se peut qu’il magasine des formes éloignées et qu’il les associe

à ce que vous venez de dessiner… et alors, ça fera un collage ! Mais oui ! L’appareil photo ne

peut pas faire ça ! C’est vous et votre oeil qui décidez alors de poursuivre votre aventure sur ce

chemin non fréquenté pour voir la suite et non pour tout reproduire tel que vu « auparavant »,

ce qui briserait l’élan à moins que… ça intéresse l’oeil.

Et cette quête aventureuse laissera les traces de ces moments de perception qui ne reviendront

jamais dans toute l’histoire de l’univers parce que votre œil voit à votre façon et que votre œil

est unique.

« Avoir l’œil », voilà. Ça se développe.

Et c’est en travaillant avec la perception de l’espace dit « négatif » qu’on le développe.

On sait que l’oeil ne voit qu’une forme à la fois et qu’il voit toujours cette forme sur un fond,

lequel est plutôt flou. C’est ce qu’on appelle l’espace « négatif ».

C’est donc la forme « à côté » de ce que je regardais.

Si je décide de porter attention à cette forme « à côté », alors cette nouvelle forme m’amène

ailleurs, c’est-à-dire de nouveau « à-côté »… et que je n’ai pas vue venir non plus… Et mon œil

gambade ainsi, au fur et à mesure, sans que je sache jamais d’avance où il me conduira, le

coquin. C’est comme un bon film, le suspens me tient jusqu’au bout.

C’est vrai en observation, et c’est encore plus vrai en imaginaire.

C’est du rêve éveillé !

On ne panique pas avant de dormir parce qu’on ne sait pas à quoi rêver… Peindre en

imaginaire, c’est du rêve éveillé !

Je vous invite donc à rêver en regardant et à voir en peignant.

Bien sûr, j’ai appris ça avec des exercices précis que mon prof, Jean Goguen, signataire du

Refus global, m’a appris à Concordia et que je vous propose d’essayer pour traverser la peur

de créer, peur qui deviendra un tremplin vers plus d’intensité et de surprises dans la création et

dans la vie.

J’ai parlé seulement du dessin, mais il y a la couleur ! Ah la couleur !

On y reviendra au prochain blogue…

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1 Comment


Marie-Thérèse Bérubé
Marie-Thérèse Bérubé
Aug 11

Très beau texte….extrêmement clair, nécessaire, et d’un grand secours…..

et j’ajouterais plein d’affection pour l’art de peindre.

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